S’ils avaient pu se rencontrer
A la faveur du vent mauvais
Nos deux chers poètes maudits
Seraient-ils devenus amis ?
Verlaine aurait-il applaudi
Devant les Ex fan des sixties ?
Se sont-ils retrouvés là-haut
Sur le zinc d’un divin bistrot,
Pour pleurer sur les jours anciens,
Accompagnés de musiciens
Et de leurs violons de l’automne,
Blessés d’une langueur monotone ?
Dans leur fier exil tout là-haut
Sans doute ont-ils croisé Léo.
A-t-il pu consoler Verlaine
Et lui faire oublier sa peine,
Aussi triste que fut son âme
A cause, à cause d’une femme ?
Même l’ami Georges a quitté Sète
Pour ce paradis des poètes,
Escorté, comme on le devine,
De la sublime Colombine
Venue troubler leurs fêtes galantes
Par ses invites provocantes.
Là-haut dans votre paradis,
Amis poètes soyez heureux.
Trinquez, trinquez à vos amis
En chantant les copains d’abord…