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- LE BERGER
Dans le petit matin d’automne
A l’heure où l’angélus sonne
Et que le jour hésite encore
Caché sous les brumes d’aurore,
Il regarde le ciel diaphane
De la porte de sa cabane.
Devant la robe en filigrane
Dont les ombres habillent la montagne,
Le berger s’apprête à jouer
Un dernier accord altéré
De sa symphonie pastorale,
C’est aujourd’hui qu’il démontagne.
Il entend siffler les marmottes
Qui répondent à ses tristes notes,
Tandis que tout autour de lui
Se sont rassemblées les brebis,
Il contemple les yeux émus
Une ultime fois son refuge.
Il dit adieu à la montagne
Qui si longtemps fut sa compagne.
Entre les amants solitaires
Vient sonner l’heure de la retraite,
C’est de la vallée à présent
Qu’il rêvera aux reflets d’argent
Que dessinent les matins gris
Sur les cimes de sa vieille amie.
J. Meyer (11-2016)
