Vous mes vieux amis du lycée
Que c’ est bon de vous retrouver,
Racontez-moi vos vies depuis
Que nos études sont finies.
Repensez-vous parfois aussi
A ce bon vieux temps sans soucis,
Aimez-vous toujours les musiques
Qui nous rassemblaient les samedis ?
Mais vous m’accablez de questions
Et je détourne l’attention
En vous pressant de souvenirs.
Surtout, surtout n’espérez pas
Que je vous parle de mon âme.
A la question es-tu heureuse
Je ne saurais pas que répondre,
Je crois que je fais de mon mieux
Pour le paraître aux yeux du monde.
Souvenez-vous, à notre façon
Ensemble on refaisait le monde.
Vingt ans après, vingt c’est long,
Nous on a changé, pas le monde.
Une seule chose n’a pas changé,
Depuis ces années j’ai gardé
Le goût des chansons, des poèmes
Que l’on griffonnait sous la lune,
Et je n’ai pas posé ma plume,
Je suis toujours un peu bohème.
Mais discutons plutôt de vous,
Moi je ne vis rien de bien fou,
A disserter il n’y a guère.
Le rituel qui est le mien,
Les aléas du quotidien
Qui me chagrinent, la belle affaire !
Mais encore vous me questionnez
Et là vous touchez mon jardin
Celui que je garde caché…
Non, pas la peine, n’insistez pas
Je n’en dirai pas plus de moi.
A la question es-tu heureuse
Je ne saurais que vous répondre,
Je crois que je fais de mon mieux
Pour le paraître aux yeux du monde…
Je sais, je n’ai plus dans les yeux
Cette étincelle des jours heureux.
Le temps, le temps a bien passé,
Et mes illusions ont volé.
Mon regard s’est terni depuis
A force de trop plein de pluie.
Le bonheur, c’est quoi le bonheur ?
Mais revenons aux souvenirs.
Je veux garder au fond de moi
Des choses que je ne dirai pas.
Non, non ne me demandez pas
De vous en livrer plus de moi.
A la question es-tu heureuse
Je ne saurais pas que répondre,
Je crois que je fais de mon mieux
Pour le paraître aux yeux du monde.
J. Meyer