Dès les beaux jours
C’était un rituel,
On bouclait les valises
Pour la maison
Près de Ramatuelle,
Notre terre promise.
Une fleur aux cheveux
Nos parents autour d’eux,
En semi-nudité,
Prêchaient leurs idées folles,
Brandissant leur symbole
D’amour, de liberté.
Je retrouvais,
Fidèle chaque année,
La fillette aux yeux gris
Et tous les deux
On s’en allait jouer,
Boire l’élixir de vie.
Allongés dans le sable
On trouvait formidable
La course des nuages,
On voyait des dragons,
Des troupeaux de moutons
Et bien d’autres images.
Tout à nos jeux
Loin des rêves de nature
Des disciples de l’amour,
On savourait
Notre belle aventure
Un peu plus chaque jour.
Elle était ma princesse,
Elle aimait que je tresse
Pour ses cheveux dorés
Des couronnes de cerises
Pour ensuite les cueillir
De mes lèvres affamées.
Plus de hippies,
Mais à Ramatuelle
Les amis sont restés,
J’ai retrouvé
La maison au soleil
Pour un nouvel été.
La princesse a grandi,
Quelques jeux interdits
Sont venus remplacer
Nos parties de marelle,
Mon Dieu qu’elle était belle
Après bien des années.
Mon Dieu qu’elle était belle
La jolie demoiselle,
Après bien des années.
José MEYER
(Texte lauréat au concours "Appel à écriture des Contes du jour et de la nuit" de France Musique)