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MONSIEUR BEBEL

Quatre-vingts ans, avez-vous dit,

Qu’il a vu le jour à Neuilly ?

Quelle classe il a ce marginal,

Toujours du charme l’animal.

 

Il se pourrait bien que je craque

S’il m’invite pour de joyeuses Pâques,

Ou pour une balade sur la côte

Le temps d’un week-end à Zuydcoote.

 

J’irais jusqu’au Corcovado

Pour trouver cet homme de Rio,

Mais sans doute serais-je à bout de souffle

En suivant ce tendre voyou.

 

Enfant gâté, peut-être, mais,

A coup sûr, un homme qui me plait.

J’aurais aimé être pour lui

La sirène du Mississippi.

 

Incorrigible, mais magnifique,

Qu’il soit voleur, voyou ou flic,

Je lui tire mon borsalino

Il est loin d’être un guignolo.

 

Toujours un vrai professionnel

Notre très cher monsieur Bébel.

 

José Meyer (Avril 2013)