A l’ombre du tilleul en fleurs
Elle est si belle, elle est assise
Et dans un carnet qu’elle effleure
Elle dépose son âme en rimes.
Voilà qu’un doux vent cajoleur
Se glisse dans ses cheveux défaits,
Tout en distillant sa tiédeur
Il lui souffle des mots légers.
Il m’apporte dans son sillage
Son doux parfum de chèvrefeuille,
Je la respire et je voyage
A mesure qu’elle remplit sa feuille.
Penché par-dessus son épaule
J’ose glisser un regard discret.
J’ai ma guitare entre les mains,
Je laisse couler quelques notes,
Et de ses mots nait un refrain.
Ses émois deviennent arpèges
Tandis que mes doigts balbutient,
Font chanter son jardin secret
Tout doucement, comme par magie.
En entendant la mélodie
Elle sourit et elle se retourne,
Et là je sais qu’elle a compris
Que ce sont ses mots que je joue.
Mes accords rejoignent ses rêves
On n’a pas besoin de parler,
Elle pose son carnet et se lève,
Lentement se met à danser.
Le vent sous sa robe en dentelle
Me dévoile sa peau dorée,
Elle est sensuelle et si belle
Voilà que j’oublie de jouer.
A son invite je m’approche,
Sur son épaule dénudée
J’ose déposer un baiser.
J. Meyer (juillet 2022)