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IL N'ETAIT PAS VRAIMENT BEAU

Dire qu’il était beau,

Pas vraiment…

Mais il avait je ne sais quoi,

Je ne sais quoi d’imperceptible,

Comme un attrait irrésistible.

Il attirait, il captivait,

Il parlait, mais il écoutait,

Et sous ses airs désabusés,

Il voyait l’âme au fond de nous

Quand on parlait de rien, de tout.

Si l’on n’y prenait garde,

Il était si facile

De tomber sous le charme

De cette âme fragile.

C’est bien cela le magnétisme,

Un insaisissable halo…

Il avait cette simplicité

Des gens qui n’ont rien à prouver.

Sans jamais se mettre en avant

Il rendait les autres importants.

Je crois qu’il a donné beaucoup,

Beaucoup plus qu’il n’aura reçu.

Il en a suscité pourtant,

Au-delà de tous ses tourments,

Des éloges et des passions.

La suffisance, la prétention

N’ont pas fait partie de sa vie,

Je crois même qu’il riait de lui.

Si seul, malgré tous ses amis,

Son ombre pour toute compagnie,

La cigarette entre les doigts

En train d’écrire on le revoit,

Et on l’écoutera longtemps

Nous parler de beaux sentiments.

Sous des dehors provocateurs

C’était un tendre, un passionné.

Dans une pièce on ne voyait que lui,

Lui ne voyait que ses amis.
Ne serait-ce pas là le secret

D’un homme au charisme discret….

José Meyer (juin 2016)