Souviens-toi nous étions étendus sur la plage,
Bras croisés sous la tête à contempler le ciel.
Souviens-toi de ces noms qu’on donnait aux nuages
Qui passaient sur nos têtes sans voiler le soleil.
C’était un défilé des plus beaux paysages,
Des volcans en fusion, des collines en kyrielle.
C’était notre façon de partir en voyage
En nous créant ainsi un monde artificiel.
Entre de vieux bonshommes et de drôles de visages
On s’inventait des silhouettes immatérielles.
On riait en voyant un animal sauvage
S’échapper apeuré devant une petite vieille.
Où je distinguais des pirates à l’abordage
Et un cheval perdu au milieu des gratte-ciels
Toi tu voyais le Père Noël et son attelage
Et un enfant courant après un arc-en-ciel.
On ne se lassait pas de ces enfantillages,
A admirer des heures le ciel et ses merveilles.
Combien de fois couchés parmi les coquillages
Nous nous sommes laissés gagner par le sommeil.
Ce n’était que l’approche malvenue d’un orage,
Menaçant subitement notre rêve de ciel,
Qui nous faisait quitter bien vite notre plage
Mais dans nos cœurs restait toujours un grand soleil.